L’histoire de cette île est dingue !
En 1917, les gisements de roche phosphatée de l’île commencent à être exploités par une grosse compagnie, ce qui entraine l’arrivée d’un millier de personnes étrangers pour venir travailler. Le paysage est immensément modifié : des infrastructures industrielles, des magasins, un cinéma !! sont installés pour collecter le phosphate et permettront aux travailleurs de vivre et de dépenser leur salaire.
Sauf que… en 1966, tout est arrêté. La compagnie a essoré le phosphate et il y a mieux à faire… en Polynésie, se préparent les essais nucléaires et on a besoin de monde : l’île est vidée de ses quelques 3000 travailleurs. Les bras ballants, une poignée d’habitants (une soixantaine) se retrouve désormais avec un paysage dévasté par une industrie fuyante qui laisse tout en plan ! Choqués par la friche industrielle, ils décident tout de même d’utiliser ce qu’ils peuvent pour reconstruire et entretenir leurs maisons et laisseront le reste dans la nature.
60 années ont passé. La nature a repris ses droits. Les infrastructures (les rails et les locomotives) se cachent ici et là, sous un tas de lianes, quelques arbres et des herbes hautes. Certains habitants font pousser leur vanille à quelques pas de l’ancienne boulangerie et l’immense four à pain, les trous creusés pour récupérer le phosphate sur 80 % de l’île ont empêché de bâtir. C’est un mal pour un bien. En quelque sorte, l’île en est préservée. A défaut d’hôtels ou de bases touristiques, l’île héberge une population endémique d’arbres et d’oiseaux (Rousserolles à long bec, Carpophages de la Société, Ptilopes des Tuamotu).
Et année après année, l’île se réinvente. Son développement est local. Parce que elle dispose de falaises verticales incroyables, Tapu a décidé en 2017 d’installer des voies d’escalade pour y développer l’escalade et l’éco-tourisme. Il y a 5 ans, accompagnée par Acropol Polynésie et des montagnards (issus du réseau de Maewan) l’île a développer plus d’une centaine de voies d’escalade et de belles via ferrata.
Et grimper à Makatea, ca se mérite ! On y accède uniquement par bateau. En voilier, cela demande des conditions particulières. Il n’est pas possible de mouiller car Makatea est un atoll volcanique surélevé par un effet de bombement du plancher océanique, qui culmine à 111 m, l’île est haute bordée de récifs plongeants ; il convient de se mettre à la bouée (4 bouées ont été installées), pouvant accueillir seulement quand il n’y a pas d’houle d’ouest ou de nord. Les créneaux ne sont pas aisés.
Une fois par an, Tapu organise un événement, le Makatea Vertical Adventure, qui rassemble près de 250 participants pendant 5 jours d’activités en pleine nature : randonnée, escalade en falaise, via ferrata, descente en rappel, tyroliennes, navigation traditionnelle, animations musicales, projections de films documentaires, chasse au kaveu (crabe de cocotier), plats traditionnels, etc.
Nous avons profité d’une accalmie météorologique pour mettre Zaï Zaï à la bouée 3 jours durant. Nous avons pu escalader avec nos filles, visiter l’ile et découvrir ses incroyables grottes. Tapu nous a régalé, on a passé un temps exceptionnel en leur compagnie, un énorme succès, une de nos destinations préférées depuis le début du voyage.
Pour encore mieux comprendre l’histoire de cette île, nous vous conseillons de regarder le super film de Maewan, que je joins ci-dessous. Vous trouverez quelques photos de notre petit séjour.
Arrivée en bateau,
Photos de l’époque industrielle….
La friche industrielle… 60 années plus tard. La nature reprend ses droits.
Les trous de phosphate sur les 3/4 de l’île.
L’école du village. Une dizaine d’enfants en primaire.
Vive l’escalade ! Julie et Cléo adorent grimper. Un peu moins facile de descendre au début. Mais une fois le lâcher prise enclenché, c’est la rigolade !
Ecriture du journal pendant les pauses.
La magie des grottes de Makatea. Ne pas oublier la lampe frontale sous marine !
Il faut avoir confiance dans les bouées !!