Me voilà au pied du mur, à quelques jours de la petite conférence familiale que nous organisons à la Trinité-sur-mer et à Lorient le weekend du 10/11/12 octobre, il convient de mettre à jour nos actualités ! Sans compter que cela fait 5 mois que notre blog végète sur un fond larmoyant de « Nous avons perdu notre annexe à voile ». Après 3 ans passés à vivre sur notre bateau, nous sommes un peu azimutés, niveau com’, nous avons fait une pause et je dois dire qu’on s’y habitue très vite !
Bon, alors, recapitulons.
Oui, la phase « annexe à voile » est révolue. Dégoutés, on l’était. Mais il fallait relativiser et passer à autre chose. Un énorme merci à Titouan et Juliette (installés à Mangareva) qui nous ont prêté quelques semaines leur annexe rigide de spare.
Nous voulions rempiler au plus vite sur la construction d’une nouvelle annexe à voile mais avons estimé que ce n’était pas raisonnable, compte tenu de nos priorités. Bref, nous voilà à la case départ, avons racheté une annexe à boudin, remettant à plus tard notre prochain projet d’annexe à voile, convaincus qu’elle est idéale pour notre voyage !
Aussi, et pour la seconde fois depuis notre arrivée en Polynésie, nous sommes restés plus de 4 mois aux Gambier. Je suis tout à fait incapable de relater ici et maintenant avec justesse toute la grandeur de cet endroit tant il nous anime autant qu’il nous échappe. Ma compréhension de cette période si intense demande d’être décantée.
Je peux simplement raconter brièvement que nos filles, scolarisées à l’école de Maputeoa, se sont fait quelques nouveaux amis, que ce soit au sein de leur classe respective (CP pour Julie et GS pour Cléo) et en participant au spectacle de l’école, au même titre que beaucoup d’enfants des bateaux-copains.
Les weekends, nous partons retrouver nos nouveaux amis sur les motus (îles). La famille Meyer sur Akamaru, Hervé et Valérie à Taravaï, Bernard à Aukema. La vie s’organise franchement autour de la météo et de nos besoins vitaux (comme manger, dormir sur nos deux oreilles, et explorer). Nous pêchons avec Remy, nous récoltons la vanille avec Ruita, nous allons chercher la langouste et la cigale sur le platier quand la lune se levait, nous apprenons à préparer le ma’a (repas) avec les fruits et légumes récoltés dans le Faapu (potager) de Rémy et Ruita, à faire l’huile coco, nous affinons nos connaissances sur l’industrie de la perle noire (principale économie de l’archipel), nous chassons la chèvre avec Bernard (enfin, une seule fois… et je considère que ce n’est vraiment pas notre plus grande fierté, aux vues des conditions générales, mais passons !), sans oublier les innombrables sorties en apnée et en wing dans des endroits improbables et magiques ou encore les randonnées sur les hauteurs de Mangareva. La vie y est douce et dure à la fois. Car, pour tout cela, il faut nous maintenir en forme, tout en gardant un œil en permanence sur la météo, caréner, réparer, nettoyer, entretenir, encore et toujours, ne jamais relâcher car il en va de notre sécurité. Et c’est physique ! Alors voilà, les joues se creusent.
Début juin, nous faisons route.
Après quelques aurevoirs solides en émotions (car nous ne savons pas si nous reviendrons), cap à l’ouest, nous remontons jusqu’à Amanou, atoll au nord-est de Hao dans les Tuamotu. Nous retrouvons nos bons amis du bateau Vayu et partageons ensemble une belle semaine, mouillés à l’abri d’un motu où il n’y a rien. Ou presque. Noix de coco, mahoas (gros bulots), langoustes, poissons et riz deviennent notre régime principal. D’un côté le rêve de l’ile paradisiaque. De l’autre, les défis du quotidien. Alors, nous prenons la mesure de la chance que nous avons tout autant que l’exigence que ce choix de vie nous impose.
Mi-juin, nous repartons en direction de Fakarava. Nos impératifs personnels nous attendent.
Alors, je débarque, laissant ma petite famille à bord de Zaï Zaï, dans quelques heures je m’envole pour Paris. Trois semaines plus tard, ce sera au tour de nos deux jeunes filles de prendre l’avion (en « kid solo ») pour rejoindre leurs grands-parents à des milliers de kilomètres. Pour elles, une première. Si elles envisagent sérieusement de voyager sur les ailes d’un albatros pour éviter de polluer la planète, l’excitation est ultime. Alors que nous ne faisons pas les fiers avec Gwénolé, Julie et Cléo relèvent haut la main ce défi d’indépendance ; mélangées à 17 autres gamins, elles passent 24 heures de kiff entre les plateaux repas et les films à volonté. Je les récupère fatiguées mais heureuses comme tout.
A des milliers de kilomètres de nous, Gweno s’activait à Fakarava. Coaching voile, navigations entre les iles des Tuamotu, sessions apnée et chasse sous-marine, il a de quoi faire, heureusement que super Julien a rejoint Zaï Zaï pour mettre la main à la pâte en notre absence.
Fin aout, sa dernière mission se termine, Gweno nous retrouve en France. Nous décidons de profiter de ce retour pour passer du temps avec les gens que l’on aime et l’on a laissé derrière nous, assurer quelques missions de travail et préparer la suite de notre périple.
Nous sommes basés en Bretagne et nos filles ont pris le chemin de l’école début septembre pour (re)prendre la température d’un cadre scolaire disons plus… « scolaire ». Elles ont l’air d’apprécier les copains/copines et toutes les activités possibles à accomplir pendant le temps libre sans systématiquement devoir prendre un paddle quel que soit le temps pour aller marcher à terre : elles ont appris à faire du vélo sans les petites roulettes, s’extasient à la bibliothèque et à la piscine municipale, pratiquent la danse pour Juju et du poney pour Cléo (à notre grand désespoir), et prendraient même du plaisir aux devoirs du soir.
Bon du coup, elles n’affectionnent pas spécialement l’idée de repartir parce qu’elles encensent leur nouvelle chambre, les douches chaudes et le vélo. Sans compter qu’elles lâchent usuellement une petite larme lorsque le spectacle de fin d’année est évoqué, sujet devenu tabou. Cela étant, nous les surprenons quelquefois à évoquer leurs souvenirs merveilleux du temps où elles habitaient sur un bateau. Alors elles n’ont plus qu’une hâte, retrouver Zaï Zaï et les bateaux copains, leur liberté, l’école buissonnière, l’eau chaude de la mer et vivre à poil, … sans oublier les plateaux repas dans l’avion ! En tout cas, cela donne la sensation que le mode opératoire schizophrénique s’installe très tôt chez l’être humain.
Pendant ce temps-là, nous avons le champs libre (entre 8h30 et 16h30, 4 jours par semaine top chrono) pour organiser la suite de nos aventures. Remplir les caisses, planifier l’entretien de Zaï Zaï, programmer notre parcours de pérégrinations à venir. On a presque terminé 😉
Nous repartons fin novembre à Tahiti pour retrouver notre super compagnon de voyage et amorcer les prochaines étapes de notre tour du monde ! De nouvelles aventures nous attendent.
Enfin, en ce qui concerne le suivi de nos aventures, il faut bien reconnaitre que l’excitation des débuts s’est évaporée au profit de tout un tas d’autres choses, comme la chasse sous sous-marine, l’apnée ou une bonne session de wing. Nous sommes ravis de pouvoir partager nos expériences lors de rencontres et petites conférences familiales, comme ce sera le cas le weekend du 10/11 octobre à la trinité-sur-mer d’abord et à Lorient. N’hésitez pas à venir si vous êtes dans le coin !
A toutes celles et ceux que nous n’avons pas vu, on vous espère en forme !
La bise à toutes celles et ceux qui nous suivent encore.
Autres infos et événements :
>> Conférence familiale au Lab’Ocean by la Colloc, à la trinité sur mer, vendredi 11 octobre à 18h. Thématique : « Vivre en famille en bateau à l’autre bout du monde : entre rêves et défis quotidiens ». Lien
>> Rencontre au Festival des Aventuriers de la mer, samedi 12 octobre à la cité de la voile de lorient, à 14h. Thématique : « Ralentir en bateau et concilier la vie professionnelle et familiale ». Lien
>> Article Voiles et voiliers « Apprendre à vivre ensemble » / Lien du PDF 2024_08_25_VOILES ET VOILIERS_Naviguer en famille. « Apprendre à vivre ensemble, c’est le plus gra