QUELQUE PART AU MILIEU DE L’ATLANTIQUE : ZAÏ ZAÏ X TAHE

Gwénolé Gahinet – A bord de Zaï Zaï – Quelque part au milieu de l’Atlantique

Le wingfoil est apparu deux ans avant notre départ de Bretagne sur Zaï Zaï. Étant adeptes de kitesurf, nous avons, comme tout le monde regardé ce nouveau support avec un œil curieux voire sceptique puis intéressé et même enthousiaste à l’écoute des amis précurseurs.

Il nous est apparu clairement que c’était un support idéal pour le voyage en famille en voilier. La mise en œuvre est très simple et rapide. Le risque d’accident est bien diminué par rapport au kite du fait de l’absence de lignes et d’une aile moins puissante à laquelle on n’est pas attaché.

Découvrir l’océan en wingfoil

Nous nous décidons donc à investir dans du matériel que nous choisissons tolérant et facile d’accès, la gamme TAHE nous convainc avec sa planche Aria 120L, un mât de 70cm et 1500mm2 de foil, une aile Alizé 5m2 pour moi et Alizé 4m2 pour Anne-Laure.

En tant que coureur au large j’ai passé des mois et des mois cumulés à naviguer en plein océan tout en étant limité dans mes déplacements à l’enclos du bateau.

Ce confinement volontaire contraste avec l’immensité qui entoure le navigateur hauturier et c’est pour briser cette barrière que j’ai très vite imaginé de naviguer en wingfoil au large. 

Je crois que c’est lié à une grande curiosité pour le milieu marin et une envie de l’explorer d’un nouveau point de vue.

Être bien préparé pour profiter pleinement de la session

L’océan reste un immense mystère pour les humains, on a déjà la chance d’en observer une minuscule partie en navigant en voilier, mais ça donne envie d’en savoir plus ! Je crois qu’enlever une partie de notre carapace permet un meilleur contact avec les éléments.

Durant nos premières traversées cette idée ne me lâche pas et je guette les conditions qui permettront de tenter l’expérience. La première occasion se présente sur la traversée de l’Atlantique entre le Portugal et Madère. Les températures ont bien remonté, la mer s’est calmée (environ 1,5m) et le vent est juste suffisant : 12 à 13 kts à l’anemo.

Je prépare minutieusement le matériel avec une attention particulière aux éléments de sécurité ajoutés dans la poche du gilet : une balise AIS ainsi qu’une VHF portable. La première permet de me signaler avec une position très précise en cas de problème alors que la deuxième maintient le lien en continu avec l’équipage de Zaï Zaï.

Je connais tous les gestes par cœur et c’est cette reproduction fidèle qui permet de se mettre en confiance dans un nouveau milieu de pratique : technique de gonflage, couple de serrage des vis, position du foil sur la planche … Tous ces paramètres bien réglés permettent de ne plus se poser de question et de se décentrer du support.

Nous avons également une annexe prête à intervenir et un membre de l’équipage qui me garde en permanence en visuel.

Un paddle traîné derrière le bateau permet d’attacher l’aile ou la planche temporairement et de faire une bonne plate-forme de récupération.

 

Voler seul au milieu de l’océan

Ça y est, c’est le moment d’y aller ! Je pars à genoux en prenant quelques secondes pour appréhender ce nouveau milieu et trouver l’équilibre dans la houle du large.

Je me mets enfin debout, le rêve devient réalité et je sens que dans quelques instants je vais pouvoir tirer mes premiers bords au large !

Pas si vite, le vent est un peu faible et la houle complique le décollage, il faut être un peu patient et trouver la bonne coordination entre risée et vague. Après quelques essais qui font office d’échauffement je finis par trouver le bon créneau et prendre mon envol. Une fois en l’air cela paraît tellement simple et évident ! Les sensations sont géniales et déjà je prends un grand plaisir à jouer avec la pente de la longue houle.

Après quelques centaines de mètres il faut penser à faire demi-tour car Zaï Zaï devient vite minuscule dans l’immensité de l’Atlantique. J’aime bien l’image de la sortie extra-véhiculaire pour un astronaute, il y a beaucoup de points communs : le milieu est inadapté à la survie d’un humain et le seul refuge est le bateau, si on le perd on n’a une autonomie de seulement quelques heures. C’est assez vertigineux !

Une expérience inoubliable

Cette première session a été courte car le vent est rapidement tombé mais elle m’a montré à quel point c’est excitant de se retrouver seul au milieu de l’océan avec seulement quelques kilos de planche et de foil pour se déplacer. Le sentiment de vulnérabilité est exacerbé et tous mes sens sont en éveil pour évoluer dans ce milieu hostile. J’essaye notamment de garder un œil sur un éventuel aileron qui pourrait percer la surface ou encore une masse sombre qui se mettrait à me suivre.

Du point de vue du matériel, la planche Aria 120L, l’aile Alizé 5m2 et le foil m’ont permis d’avoir une stabilité rassurante avant décollage et des sensations de vol géniales ! J’apprécie particulièrement les poignées de l’aile qui permettent de la manipuler facilement dans les manœuvres. La solidité générale et le soin apporté aux finitions me donnent une impression de durabilité importante pour notre programme de voyage.

Ces sorties en pleine mer restent exceptionnelles et se comptent sur les doigts de la main. Pour qu’elles soient possibles il est nécessaire d’avoir une mer pas trop formée, un vent raisonnable et un équipage opérationnel.

Mon rêve serait de mettre au point une véritable rampe de lancement qui permettrait de partir et revenir sans arrêter le bateau et d’être ainsi complètement autonome !

Article à retrouver ici : https://tahesport.com/fr_tahe_fr/into-the-wing-au-milieu-de-l-atlantique-famille-zaizai 

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